Depuis la création de ce blog en 2019, j’ai eu la chance de publier de nombreux témoignages, tous uniques, empreints d’émotion, de sincérité et d’ouverture. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter un témoignage un peu différent dans sa forme : celui de Mary.
Mary a choisi une approche d’écriture très personnelle, presque littéraire, pour raconter avec une grande sensibilité et une précision touchante son expérience au studio Transbeauté. À travers ce récit immersif et poétique, elle nous partage ses ressentis, ses doutes, ses joies et sa transformation.
Elle a également fait le choix, que je respecte pleinement, de ne pas partager de photos. Ce qu’elle nous offre ici est encore plus précieux : la beauté de ses mots et l’authenticité de ses émotions.
Je rappelle que toutes les formes de témoignages respectueux sont les bienvenues sur ce blog et celui de Mary y trouve toute sa place.
Transbeauté est un espace bienveillant et sécurisant où chaque personne peut s’exprimer librement, à sa manière.

La découverte du lieu
Par la grande porte vitrée, j’aperçois…
Il y a encore quelques jours, je n’avais pas connaissance de ce lieu. Il y a encore quelques jours, je n’avais pas connaissance du service qui y est proposé. Il y a encore quelques jours, je ne savais pas combien je me réjouirais de cet instant…
J’aperçois des fauteuils hauts, au capitonnage chaleureux, alignés face à des miroirs éclairés. Le lieu semble magnifique. Les couleurs sont douces et l’ensemble est réalisé avec soin. Elle est là, elle m’a vu. Elle, c’est Jennifer. Elle est aussi souriante que sur les photos de son site internet. C’est donc bien sa personnalité. Un sourire avenant, qui vous accueille autant qu’il vous met à l’aise. Les barrières n’auront pas à tomber entre nous, elles semblent ne jamais avoir existé : c’est plus simple.
Le cours personnalisé
Elle me reçoit dans son salon de maquillage pour un cours personnalisé. Maquilleuse professionnelle, elle partage son savoir-faire. Et j’en ai bien besoin, car j’ai tendance à trop appliquer de produits. Trop épais, le rendu ne me satisfait pas. J’aime le maquillage léger. Juste ce qu’il faut pour faire ressortir les atouts de mon visage et masquer le reste…
Le changement de tenue
Je pensais que ma formation commencerait juste après les premières amabilités d’usage. Je me trompais. Elle m’invite à me changer. Direction une pièce attenante. J’ai apporté quelques affaires, le strict minimum et « un peu plus » : la panoplie complète de « Mary est de sortie ». Autant dire : largement plus qu’une simple tenue, largement trop… Deux variantes de Mary « classique », et deux variantes pour le côté « Miss Hyde » de Mary : ma version de Dr Jekyll et Mr Hyde.
On ne sait jamais, une occasion de faire bonne impression est toujours possible, non ?
Jennifer a refermé la porte de la pièce. Pourtant, je ne ressens aucun besoin d’intimité. Instantanément, elle a réussi à me mettre à l’aise. Je me sens chez moi. J’ai l’impression de la connaître depuis longtemps. Elle aurait aussi bien pu rester assise avec moi dans cette pièce, sans que cela ne me surprenne, ne me gêne. Au contraire.
Le rituel d’habillage
Il est temps de me changer. Il est temps de quitter mes vêtements si peu féminin. J’enlève en dernier ce court boxer moulant en dentelle noire. Quand l’ultime pièce vestimentaire est désormais retirée, c’est un peu comme une remise à zéro. Comme si je décidais de changer la tenue d’une poupée.
Allez hop ! On enlève tout, pour mieux commencer une nouvelle histoire.
Je me sens bien. Entièrement dénudé, me voici désormais nuE. Mary va maintenant apparaître, prendre place… Le sol est un peu froid, il ne manque qu’un petit tapis au sol. Il est temps de devenir une autre…
Je ne sais comment va se dérouler cette matinée, mais c’est déjà un vrai bonheur que de disposer mes affaires sur la large assise qui se présente à moi. Ici mes bas, là ma lingerie. Cet ensemble lingerie est un ensemble recomposé, tout en transparence, que j’apprécie pour sa simplicité et son élégance : un soutien-gorge de chez Pain de Sucre, une culotte qui fronce légèrement à l’arrière, de La Dame de France, et un porte-jarretelles d’Atelier Amour. Trois pièces dépareillées et qui me semblent très bien aller ensemble.
Jennifer avait accroché ma housse de vêtements près du miroir. Je sors pour le moment la veste noire croisée et une jupe longue noire fendue…
Apercevra-t-elle le curseur de la fermeture éclair invisible, qui permet de prolonger la fente bien plus haut ? Si cette jupe ne convient pas à Jennyfer, j’en ai une autre. Une jupe plissée, à plis à plat, plus courte
La révélation de Mary
J’aime remonter les bas le long de mes jambes. Les bas Cervin sont un élément de féminité hautement symbolique. Tellement moins pratique qu’un collant élastique, mais tellement plus précieux. La spécificité du bas nylon ne trompe pas l’œil aguerri. Ces petits plis peu élégants, qui le trahissent, et laissent l’imaginaire s’envoler. Je vérifie dans le miroir la rectitude de la couture à l’arrière de la jambe. Le porte-jarretelles accueille la jarretière du bas et en finit sa sophistication. Si les bas sont Cervin, je n’ai pas choisi le porte-jarretelles Cervin aujourd’hui. Bientôt, le second bas.
Bientôt, la culotte. Bientôt, Mary commence à apparaître.
Ma poitrine est en place. Le soutien-gorge vient recouvrir le galbe de ma poitrine. En fait, il la recouvre bien moins que sa transparence ne la met en valeur. Il donne à voir et les bords galonnés des bonnets dessinent comme des harnais géométriques, en attirant l’attention sur les courbes.
La jupe est remontée jusqu’à ma taille. La veste croisée est boutonnée. Il ne me reste plus qu’à passer les chaussures. Une nouvelle paire. Un joli nœud de satin sur la pointe. Un talon pas trop haut, mais un peu tout de même pour dessiner l’allure générale. Une nouvelle paire donc. Aussi, je vais vite découvrir que la sangle qui passe à l’arrière du talon ne tient pas sur l’arrière du talon. Résultat, après quelques pas, je perds mes précieux souliers. Apparemment cette sangle ne fait pas bon ménage avec le nylon des bas où elle glisse.
Plus jamais, je ne porterai une nouvelle paire de chaussures sans l’avoir complètement essayée avant !
Je suis gênée du spectacle que je peux donner…
Les vêtements sont passés. Il me faut me coiffer. C’est la perruque brune que je choisis. Pour aujourd’hui, la perruque blonde, longue et bouclée attendra son tour dans la valise… Il ne me reste plus qu’à passer quelques bijoux et un foulard noué près du cou. Un dernier coup d’œil dans le miroir… me voilà prête à quitter la pièce pour retrouver Jennifer.
Le regard de Jennifer
Je toque à la porte de l’espace maquillage… Je me sens tellement bien, que je n’ai aucune appréhension à l’idée de dévoiler Mary à Jennifer. J’ouvre la porte, voici Mary.
Le visage de Jennifer affiche un large sourire. Ouf, l’ensemble ne doit pas être trop catastrophique. Elle semble observer chaque partie de ma tenue. Peut-être comme moi, j’ai observé la sienne en arrivant…
Elle m’invite à m’asseoir. Elle veut en savoir plus sur moi : mes attentes en maquillage, ce que je sais faire. C’est si simple d’échanger avec elle. Il est temps de commencer. Elle va réaliser le maquillage sur la moitié de mon visage. Je reproduirai ses faits et gestes sur l’autre moitié. Elle me donne une feuille qui me permettra de prendre des notes de tout ce que je dois faire.
L’apprentissage du maquillage
Chaque partie du maquillage y sera décrite, décomposée. Je m’applique à prendre note de ce qu’elle me dit. Il n’est pas question de perdre le moindre de ses conseils. Le teint, les yeux, la bouche. Chaque partie du visage va recevoir ce matin une attention toute particulière.
Une base tout d’abord sur l’ensemble du visage. Cette base permettra de fixer le maquillage à venir. Puis, application du cache barbe afin de faire disparaître cet aspect foncé, même si je suis fraîchement rasée. Application du fond de teint Clinique pour unifier le rendu de la peau.
Il convient maintenant d’apporter un peu de lumière au niveau du regard. Je dépose un soupçon d’anti-cerne sous l’œil, dans un triangle judicieusement dessiné. Jennifer m’explique ensuite l’application de la poudre bronzante suivant le « 3 inversé ». Cela revient à déposer la poudre sur les zones un peu saillantes du visage, là où le soleil fait naturellement brunir la peau.
Un blush rose sur les pommettes, suivant le dessin de la virgule Nike. Il est très rose, je n’aurais pas osé aussi rose.
C’est là tout l’avantage des conseils d’une professionnelle.
Commencer par sourire, pour faire apparaître la petite pommette ronde, qui sera le point de départ de la pose du blush. La base est maintenant prête, il est temps de s’occuper des yeux.
J’ai confirmation que c’est là une partie qui demande de la précision. Étirer le regard en dessinant au pinceau biseauté un petit triangle noir à l’extrémité de l’œil. Compléter sur la paupière mobile par un gris clair, qu’il faut fondre avec le noir précédemment déposé. L’eye-liner finira d’écrire le regard. Un trait « inspiré », qui prolonge le regard. Un peu de crayon bleu sur la muqueuse inférieure de l’œil pour accentuer le regard.
Il ne manque plus que les faux cils. Les poser délicatement et ils ouvrent mon regard avec délicatesse.
Ils sont grands comme j’aime. Je pensais qu’ils seraient excessivement grands, mais Jennifer m’indique que mes yeux le permettent. Tant mieux…
Après les yeux, il reste la bouche. J’ai des lèvres fines, très fines, trop fines. Jennifer propose de les agrandir très légèrement. Redessiner le contour des lèvres au crayon, mais sans excès grossier. Ne surtout pas oublier de bien dessiner la forme de cœur, juste sous le philtrum, appelé aussi empreinte de l’ange. Un contour parfaitement dessiné à remplir avec le rouge à lèvres… Je n’avais jamais osé un rouge aussi vif. Jennifer a eu raison, il convient très bien.
Voilà, le maquillage est terminé. Je voulais quelque chose de simple, facile à reproduire, c’est le cas. Pas de surcharge, et pourtant une réelle transformation. J’aime…
Je ne me suis pas trop mal débrouillée.
C’est un bon début. Jennifer semble satisfaite de mon travail. Moi aussi.
Je passe ma perruque. J’aime, j’aime, j’aime…
Le jeu des perruques
Jennifer me propose alors d’essayer d’autres perruques. Une seule obligation : fermer les yeux tant que la perruque n’est pas parfaitement en place. Je sens déjà la première prendre place. Quelques ajustements de Jennifer et elle m’invite à me découvrir.
J’ouvre les yeux et c’est… un choc ! C’est une totale découverte. Je ne me reconnais pas. Avec ma perruque habituelle, le maquillage réalisé m’avait transformé, mais je restais dans un paysage connu.
Avec cette nouvelle perruque, cette nouvelle coupe de cheveux, le changement est plus grand. J’adore…
Jennifer va multiplier les essayages de perruques. D’abord des courtes aux couleurs et coupes différentes. Puis des plus longues. Et enfin une longue. J’aime tout ! Jennifer me confirme que sa sélection s’associe parfaitement avec les contours de mon visage.
Tout à l’heure j’aimais le rendu général, et maintenant je découvre tout le potentiel du maquillage réalisé par Jennifer : j’adore !!!
Elle me trouve un côté « hôtesse de l’air » avec mon foulard autour du cou. L’idée me plaît.
Qui n’a jamais fantasmé sur une hôtesse de l’air ? Elles ont une certaine prestance, généralement beaucoup d’allure. J’embarque pour un joli voyage…
Avec ce maquillage, je reste dans un style classique, qui me convient, certes, mais avec plus de féminité, de peps aussi, d’énergie. Je regrette de ne pas être plus expressive et de montrer à Jennifer combien je suis heureuse de son travail.
Il y a aussi une perruque qui m’a donné à voir un autre côté de Mary, un côté plus « sérieuse », un soupçon sévère ? Une coupe mi-longue, avec moins de volume sur le dessus. Elle conviendrait certainement très bien à mon côté « Miss Hyde » de mon Dr Jekyll-Mary… Mais Jennifer ne verra pas cette facette aujourd’hui. Évitons de la « bousculer » pour cette première rencontre.

Seule face au miroir
Jennifer, très attachée à ce que je retienne le plus possible ses indications, me demande de refaire entièrement le maquillage, mais seule cette fois.
Je regrette de quitter ce maquillage, mais faire et refaire sont indispensables si je veux apprendre. Aussi, je reprends toutes les étapes, les unes après les autres. Les notes prises, les indications précises et claires de Jennifer m’aident à retrouver le même maquillage. Certes, ce n’est pas aussi parfait, mais c’est mieux que ce que je faisais jusqu’à présent.
Merci, Merci, MERCI… Je ressens alors un besoin de l’embrasser pour la remercier. Lui transmettre toute ma reconnaissance, toute mon affection. J’aurais envie de la serrer dans mes bras, autant que de me blottir dans les siens…
Une expérience inoubliable
Tout passe si vite, quand c’est agréable. Il est déjà temps de terminer cette séance maquillage. Respectant ma demande, Jennifer me démaquille pour que je reparte comme je suis venu.
Et puis me voilà dans ma tenue initiale. Je vais quitter Jennifer. Elle a cette capacité à créer une atmosphère chaleureuse. Si je le pouvais, je resterais avec elle avec grand plaisir, avec enthousiasme.
Au-delà du maquillage, elle m’a apporté une réelle confiance, m’a donné envie d’être plus appliquée encore. Du reste, en fin de journée, j’ai souhaité reprendre mes notes, pour les rendre plus lisibles. Une façon d’exprimer ma reconnaissance pour tous ses conseils.
J’ai aussi eu envie de revoir ma trousse de maquillage au regard des indications précieuses de Jennifer
. J’ai encore plus envie de bien faire, d’être plus féminine.
Certes, je n’avais pas besoin de motivation, mais Jennifer me donne envie de faire mieux…
Je ne sais ce qu’elle aura pensé de Mary. J’espère qu’elle en gardera au moins un souvenir agréable. Oui, qu’a-t-elle pensé de mon apparence, comme de ce qu’elle a perçu de moi ? J’aurais dû le lui demander…
Je n’avais jamais imaginé qu’il serait possible de vivre une telle expérience. Encore moins la vivre réellement. Certes, j’ai découvert des pratiques pour mieux me maquiller. Mais j’ai surtout vécu un moment de partage si agréable, si intime.
C’était inattendu et ça a bien eu lieu. La vie réserve parfois de bien jolies surprises inattendues…
Alors… alors, je me dis que peut-être, sur mon chemin, je rencontrerai une femme élégante et distinguée avec qui partager quelques moments complices… simplement, et dans une féminité partagée… si vous la croisez, dites-lui que je suis là… (sourire)
Conclusion par Jennifer
Je remercie du fond du cœur Mary pour avoir partagé son expérience si intime et précieuse. Ce témoignage illustre à merveille la mission de Transbeauté : accompagner, conseiller et révéler la beauté unique de chaque personne.
À travers cette transformation, Mary nous rappelle combien un moment passé ensemble peut aller bien au-delà du maquillage : c’est une parenthèse de douceur, de découverte de soi et de confiance retrouvée. Je suis heureuse et touchée d’avoir pu contribuer à ce beau voyage.
J’ai été profondément touchée par la qualité d’écriture de Mary, par la sensibilité et la sincérité de son récit. J’ai adoré le lire et je me suis sentie épatée par la beauté de ce qu’elle a exprimé. J’ai trouvé Mary tout simplement « canon ». C’est très touchant et je la remercie du fond du cœur. Mary, comme vous toutes, sera toujours la bienvenue chez Transbeauté pour continuer cette belle aventure.

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