Syssilia, travestie : quand la féminité se vit aussi à deux

Il y a des décisions qu’on ne prend pas à la légère.

 Se féminiser, quand on est un homme, c’est souvent un chemin solitaire, rempli de silences, de doutes, parfois de honte, et presque toujours de secret.

 Ce désir profond, enfoui depuis l’enfance ou découvert sur le tard, reste longtemps une pensée qu’on n’ose pas formuler, un rêve qu’on s’autorise seulement dans l’intimité. Et puis un jour, l’envie devient plus forte que la peur. C’est à ce moment-là que beaucoup me trouvent.

 Transbeauté n’est pas qu’un studio de maquillage, c’est un cocon où l’on vient éclore, où l’on apprend à se regarder enfin avec tendresse.

Mais il est un autre pas, encore plus rare, plus fragile, plus précieux : celui de partager cette part de soi avec sa conjointe. Et encore plus rare est la réponse d’amour, de soutien, de complicité. 

Mais il y en a , et vous trouverez des exemples dans mon BLOG 

Le témoignage que vous allez lire est précieux à bien des titres.

Celui de Syssilia, bien sûr, qui ose, qui s’ouvre, qui se transforme. Mais aussi celui de sa femme, une voix qu’on entend trop peu, mais qui ici résonne avec justesse, respect, et une grande douceur. Ensemble, elles nous offrent une leçon de courage et d’amour.

Présentation de Syssilia

Peux-tu te présenter ?
48 ans, travesti, en couple avec une femme, cadre commercial, Orléans.

L’origine du désir de féminisation

Depuis combien de temps as-tu envie de te sentir femme, quel a été le premier “signal” de cette envie ?
Je pense depuis mon enfance, en essayant les affaires de ma mère. Expliquer la raison qui m’a poussée à le faire, par contre, je n’en ai aucune idée. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai jamais oublié cette sensation de bien-être, de force et de beauté.

Est-ce une envie ponctuelle, permanente ?
Au fond de moi, je souhaite que ce soit une envie permanente. Mais je n’ai pas encore la volonté ou le courage de rendre cela possible. Cela restera donc pour moi de manière ponctuelle. Jusqu’au jour où je me sentirai prête. Mais après cette expérience, j’ai l’impression que le jour se rapproche de plus en plus.

Ce que la féminisation m’apporte

Pourquoi cette envie ? Qu’est-ce que cela te procure ?
Je me sens mieux dans ma peau, plus belle, plus posée. Je ressens une sérénité. L’impression d’être à ma place et de ne plus avoir à me cacher sous de faux-semblants.

Ma première fois

Quand as-tu décidé de passer à l’acte, soit de te travestir pour la première fois ? Pour quelle occasion ? Qu’as-tu ressenti ?
Cela remonte à plusieurs dizaines d’années, seule chez moi. Je pense pour retrouver cette sensation de mon enfance. Voir si elle était présente en étant plus âgée. Et cette sensation étant bien présente 😊. Je l’ai vécue comme un bonheur retrouvé.

Peurs et doutes

As-tu des craintes vis-à-vis de la société, ta famille, etc.? Des appréhensions, une gêne quelconque ?
Des craintes, oui. La première est de décevoir mes proches. Ou de leur imposer quelque chose qu’ils n’ont pas demandée. Celle aussi, qu’on me dise que je suis trop « homme » pour être travesti. Être rejetée par d’autres travestis serait la chose qui me ferait le plus de peine, je pense. Aussi la peur de vouloir en faire trop et qu’on me prenne pour une « folle ». Bien sûr, également la perte du travail.

Projets et envies à venir

Quelles sont les prochaines étapes dans ta féminisation (s’il y en a à venir), ou des envies que tu n’as pas encore testées mais qui te plairaient ?


Tout d’abord, sortir plus régulièrement. À chaque fois que j’en ai l’occasion.

Mais mon prochain projet serait de passer une soirée avec d’autres travestis pour partager nos expériences, avoir leur regard sur moi, pour être, entre guillemets, adoubée. Faire de nouvelles connaissances avec qui j’espère pouvoir garder une relation, et ainsi me sentir moins seule.
Je prévois aussi, lors de ma prochaine sortie, de mettre des faux seins.
J’espère aussi pouvoir repasser un moment avec Jennifer. Pour parfaire mon maquillage et ma féminité.

Ma rencontre avec Jennifer

Pourquoi avoir fait appel à moi, et qu’est-ce que je t’ai apporté dans cette étape de ta vie, si je t’ai apporté quelque chose ?


J’ai choisi Jennifer, en ayant vu son site sur internet. J’ai trouvé les photos vraiment impressionnantes, mais surtout dans les retours, les témoignages et la présentation de Jennifer. Une vraie sensation de facilité, alors que la transformation était vraiment incroyable, de personnes ayant vraiment passé un moment agréable. Tout en ayant abouti à quelque chose.


La première prise de contact avec Jennifer a confirmé ce que je pressentais. Une personne accueillante, agréable, à l’écoute, disponible. Si je pouvais être un peu hésitante avant d’appeler, ce contact m’a confirmé que je pouvais et que j’avais le droit à ce plaisir.


Forcément, Jennifer restera toujours dans mon cœur. C’est elle qui m’a rendue femme et m’a permis de me sentir femme toute une journée. Ça, plus sa bonne humeur et son écoute, font que cette journée a vraiment été magique. Jennifer m’a permis de me rendre compte que c’était possible.

Après la séance : une anecdote

Quelle anecdote peux-tu nous raconter suite à cette séance ? Ou comment te sentais-tu après cette séance ? Qu’as-tu fait tout de suite après notre rencontre ?


Je ne sais pas si cela est politiquement correct, mais, à l’issue de la journée, j’ai repris ma voiture. J’avais l’impression d’être moins douée dans ma conduite, peut-être la robe… ou la perruque ou autre chose 😉. Je me sentais fière et belle, je pense même qu’un bel homme m’a laissée passer, en me voyant.

Comme il était tard, et que je souhaitais profiter encore de moi, je me suis arrêtée exprès dans une station-service. Juste pour le plaisir de me sentir moi dans une vie normale.

J’ai vite rejoint une amie pour lui montrer ma transformation. Et lui raconter toutes les petites astuces que j’ai pu apprendre, ainsi que mon émotion sur cette journée.

Le regard précieux de sa conjointe

Témoignage de son épouse, que nous appellerons X :

Bonjour chère Jennifer Persévérante, enchantée, je suis la femme de Syssilia.

En tout premier, je vous adresse mes meilleurs vœux et je suis bien entendu d’accord pour faire plus ample connaissance.
J’ai appris cette autre partie de la personnalité de mon conjoint je dirais au fur et à mesure. C’est lui-même qui me l’a dit, il n’a pas essayé de me le cacher, je dirais que c’est venu tout naturellement…
Au départ, cela était plus sous forme de jeu, de déguisement, puis rapidement il m’a confié avoir déjà eu le goût des vêtements féminins dès l’enfance.

Ma réaction a donc été progressive, et je pense toujours dans l’acceptation et l’ouverture d’esprit. Cela n’a pas fait changer mon regard sur sa personne qui est pour moi toujours la même, juste plus féminine et ouverte à moi, ce que j’apprécie réellement.

Je l’ai accompagnée à travers l’achat de vêtements, de maquillage, mais je dois avouer que c’est surtout mon conjoint qui a été à l’initiative des recherches qui ont permis de trouver votre contact.

Ma réaction après sa séance avec vous : waouh 🤩, elle est vraiment belle… et bravo pour ce travail. Le maquillage est magnifique et les vêtements lui vont très bien ainsi que le choix de la perruque : tout est lumineux, féminin et classe ! 👍

Quel moment cela a dû être pour elle que de pouvoir sortir à vos côtés et se sentir tout simplement bien…

Les photos sont parfaites et j’ai vraiment aimé partager ce retour d’expérience avec elle… que d’étapes parcourues !
Je vous félicite également pour vos démonstrations. Elle a pu reproduire très bien le maquillage, et toute seule (même lorsque je tentais d’intervenir, elle a persévéré et réussi son trait d’eyeliner !!!)

Que de changements alors qu’avant c’était plus de l’ordre du déguisement, toujours un peu trop, trop voyant ou pas assez… Là, j’ai vu des tenues et un maquillage pro et surtout qui se fond à ses traits, à sa personne…

Je l’ai sentie bien, apaisée et à sa place… j’ai presque envie de dire heureuse et c’est le plus important.

Un de mes objectifs serait qu’elle puisse se sentir bien et à l’aise en toute circonstance, surtout auprès de moi.

Que l’on continue à s’acheter de belles choses niveau make-up et vêtements… puis envisager un jour une sortie version féminine, dans une autre région, pour boire un verre ensemble après avoir fait des boutiques…

Voilà, je pense avoir fait le tour de vos premières questions,

N’hésitez pas à revenir vers moi également.

Si possible, avez-vous une newsletter, ou une façon de me tenir informée également de vos sorties organisées, vos actus… ?

Avez-vous des conjointes qui ont fait l’expérience avec vous également ?

Merci encore à vous pour tout et bravo à ma chérie de s’être lancée !

Bien à vous,

X

Merci !!!

En lisant ces mots, j’espère que vous ressentirez ce que j’ai ressenti en les découvrant : une immense émotion.

-Parce que Syssilia a osé.

-Parce que son épouse a accueilli.

-Et parce qu’ensemble, elles nous montrent que la féminité, quand elle est vécue en vérité, n’est pas une menace mais une force.

Si vous êtes à ce carrefour, si vous portez en vous cette envie de vous révéler, sachez que vous n’êtes pas seul(e). Je suis là, pour vous accompagner avec bienveillance, respect, et amour du détail.

Vous pouvez me contacter pour une transformation, un maquillage, une écoute, une main tendue.

Et si vous êtes une conjointe, sachez que vous avez aussi toute votre place chez Transbeauté.

Ensemble, avançons vers plus de liberté et de lumière.

Jennifer 

CONTACT

L’ALBUM PHOTO de SYSSILIA

Trans Beauté Venise Jennifer Deborah travesti (21)

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5 thoughts on “Syssilia, travestie : quand la féminité se vit aussi à deux

  • Bonjour à toutes.

    Quoi que l’on s’apprête à accomplir, que ce soit ponctuel ou définitif, irréversible, il importe d’être prête. C’est essentiel de le faire en plein accord avec soi même. Cele ne signifie pas qu’on ne doivent pas se confronter à des peurs, des appréhensions. Être prête c’est finalement être en capacité d’affronter peurs et appréhensions de façon raisonnable (ce que nous faisons est-il bien raisonnable, c’est un autre question…), sans risquer de dommages irréversibles. Mais en réalisant ses aspirations.
    La question du raisonnable me semble finalement bien secondaire. De mon point de vue c’est la nécessité qui commande.
    Cela me conduit à un autre commentaire. L’envie, comprendre la nécessité, est là ou pas. Cela ne se décrète pas. En cela mon point de vue diffère. Pour autant je n’établis pas de hiérarchie. Chacune trouvera, du moins je le souhaite à toute, un point d’équilibre qui correspondra à ses nécessités. De mon point de vue c’est ce qui importe. Il ne me semble pas utile, ni bénéfique, de vouloir souhaiter être autrement, sur ce sujet, que ce que l’on est. Certaines ont fait un travail important pour comprendre où il était judicieux de placer le curseur. Le reste me semble inutilement spéculatif. Se trouver soi même reste le principal.
    Le soutien actif, le cas échéant, de la compagne est inestimable.

  • Bonjour à toutes,

    En lisant le parcours de Syssilia, je constate, une nouvelle fois, que nous avons sensiblement toutes vécu le même parcours : un ressenti dès l’enfance, puis plus présent à l’adolescence, pour enfin éclore à l’âge adulte quand notre féminité a ce besoin irrépressible de s’exprimer. Il faut en effet se sentir prête à paraître en femme, puis oser franchir un premier pas pour affronter le monde extérieur. Un grand d »émotion pour moi ! Mais quel bonheur de se sentir encore plus femme et d’être perçue comme une femme ! Etre appelée « madame » est un premier aboutissement et une reconnaissance.

    Je dirai qu’il faut se sentir authentique et vraie, bien dans son corps et dans sa tête. Et comme le dit Claude, la compréhension et le soutien d’une compagne est inestimable.

    Je te souhaite tout le bonheur possible Syssilia.

  • Bonjour à toutes.
    Je vais émettre un point de vue différent. Certaines, comme moi, n’ont pas le même vécu. Je ne me reconnais pas dans le cycle enfance, adolescence, âge adulte. C’est qu’à un âge adulte avancé que ma féminité s’est extériorisée. Je suis par ailleurs, de façon diffuse, dubitative sur l’expression « se sentir femme «  bien que celle-ci soit abondamment utilisée. Ce sentiment dont je ne conteste pas le ressenti pour certaines est souvent acquis par différents ajouts: vêtements, maquillage, relations, situations. J’ai plutôt recherché l’expulsion du « masculin ». Cette conception ne passe pas toujours très bien. Elle n’est pas simple à expliciter.

    • Coucou Claude,

      Tu l’expliques trés bien et cela merite d’être diffusé !

      J’aime beaucoup ta façon d’aborder les choses, très rationnelle, très claire, et surtout détachée des discours parfois trop émotionnels qu’on voit souvent. Ça m’a fait réfléchir à un truc, et je me permets de le partager ici, un peu en clin d’œil.

      Tu parles de « nécessité », de rôles qu’on assume, par choix ou par obligation. Et ça m’a frappée de réaliser combien parfois, sans vraiment s’en rendre compte, on peut porter un « costume social » qu’on n’a pas choisi — pour correspondre, pour se protéger, ou juste pour avancer sans bruit.

      Dans cette logique, je me dis que peut-être, certains parcours relèvent aussi d’un travestissement social inversé.
      Non pas dans le sens vestimentaire ( quoique du coup ..), mais dans l’idée de porter un rôle masculin « par nécessité », comme une couche de protection, un pare-feu, jusqu’à ce que l’urgence de vérité soit plus forte que ce rôle.

      Je ne sais pas si cette idée résonne pour toi, mais connaissant ta lucidité, je me dis que ça pourrait être un sujet intéressant à creuser…

  • Hello Sabine,
    Le costume social est une réalité à laquelle nous sommes tous, sans exception exposés. Dans nos situations c’est encore plus saillant. Il y a d’une part celui auquel nous voulons échapper parce qu’il ne nous convient pas. Et celui vers lequel nous allons car il conforte notre transition ou du moins une aspiration à un genre qui n’est pas celui de départ.
    Il y a de la protection, à mon avis dans les deux cas.
    Dans le premier ce que tu appelles, il me semble, la possibilité d’avancer sans bruit. Dans le second acquérir une reconnaissance qui ouvre la voie à une légitimité elle aussi protectrice.
    A l’évidence, pour moi, on finit par atteindre un besoin de vérité qui devient irrépressible. C’est une autre façon de dire que l’on répond à la nécessité qui est la nôtre. La possibilité d’apporter cette réponse est bien sûr sujette à de nombreuses contingences qui rendent le cheminement plus ou moins difficile.

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