
« Dans un plateau, ma fĂ©minitĂ© toujours plus exigeante. Dans l'autre, ma famille que j'aime⊠Et pour finir, l'idĂ©e d'ĂȘtre hybride, d'avoir "un pied" dans chaque genre ne me dĂ©plait pas. »
â Ălodie
Quand Ălodie mâa contactĂ©e, jâai tout de suite senti une grande dĂ©licatesse, une sensibilitĂ© Ă fleur de peau, et ce petit feu intĂ©rieur qui vous parle certainement si vous lisez ces lignes...
Ce quâelle mâa confiĂ©, ce quâelle a vĂ©cu, et ce quâelle ose aujourdâhui partager ici, câest une histoire prĂ©cieuse. Une histoire vraie.
Merci Ă elle de nous ouvrir cette fenĂȘtre intime avec autant de justesse.
Les premiÚres étincelles de féminité
Premiers souvenirs flous et doux
Ălodie : "VoilĂ ma prose, j'espĂšre que çà n'est pas trop long..."
Salut tout le monde !
Moi, c'est Elodie, 63 ans et pas toutes ses dents !
AprÚs une longue période de déni, je suis clairement une lesbienne dans un corps d'homme. Je suis mariée à une délicieuse dame depuis 17 ans, elle est ma deuxiÚme épouse. Avec la premiÚre, j'ai eu 2 enfants, leur ùge comporte 2 dizaines. Jeune retraitée de l'Education Nationale, j'étais instit (métier majoritairement féminin). J'habite Neuilly sur Marne.
En Mai 68, je suis au CP. Et ma mÚre m'achÚte 2 petits hauts féminins avec un zip dans le dos... Il faut dire qu'elle avait souhaité ardemment une fille et qu'il lui arrive souvent de m'appeler "Ma chérie"! Je trouve çà bizarre, mais point de rébellion.
Le déclic du collant
Vers mes 10 ans, ma mÚre entend me faire porter un pantalon de flanelle grise pour les repas chez les amis ou dans la famille. Mais ce tissu me pique, me gratouille ! Un enfer ! Et je ronchonne tant et tant que ma mÚre trouve une solution : elle m'achÚte un collant de laine jaune à mettre sous le fameux pantalon ! Quelle drÎle d'idée ! Encore un truc de fille ! Mais là , j'aime !
Je commence assez vite à mettre mon collant en cachette et, de fil en aiguille, une idée me vient : pourquoi ne pas essayer un vrai collant de femme, un de ma mÚre bien entendu ?
C'est chose faite un mercredi matin et c'est le coup de foudre ! La suite est assez logique : si j'adore porter un collant, pourquoi ne pas essayer une robe ? Je continue de plus belle.
J'essaye tout, mĂȘme chopĂ©e par mon pĂšre un matin :
"Bah, qu'est ce que tu fais ?"
"- Euh, je sais pas..."
Une vie entre adaptation et discrétion
S'adapter Ă une vie d'homme
Autour de 14, 15 ans, je rĂȘve clairement de devenir pour de vrai la jeune fille que je sens vivre en moi.
Premier flirt à 19 ans et là , je m'installe dans la vie d'homme et ma féminité se fait plus discrÚte.
Les années passent... Mariage, enfants, divorce...
Si ma premiÚre épouse manquait de féminité, ma chérie, rencontrée en 2003, l'est merveilleusement.
Seule Ă la maison, je lui emprunte ses rouges Ă lĂšvres, j'essaye ses fringues quand elles ne sont pas trop petites.
LâĂšre des rĂ©vĂ©lations
Dans les annĂ©es 2010, on parle de plus en plus des personnes transgenres. Le sujet me passionne Ă©videmment. Et je mesure ma chance : je n'ai jamais Ă©tĂ© en mode la transition ou la mort, et je ne dĂ©teste pas mon corps d'homme, mĂȘme si j'adorerais avoir des seins !
Toute mon empathie va aux gens chez qui c'est plus douloureux !
AprÚs une premiÚre étape dans les confidences, située en 2006, en 2021, je dis tout (enfin) à mon épouse.
Elle ne me donnera sans doute jamais le feu vert pour que je fasse une transition de genre, sachant que si elle disait oui un jour, je ne passerais probablement pas par la case chirurgie.
Elle aime les hommes et m'a connue comme tel. Sa position peut se comprendre...
Oser enfin sortir
La copine révélatrice
Depuis la fin de l'été dernier, suite aux confidences faites à une copine et ancienne collÚgue, celle-ci encourage ma féminité, et j'ose enfin (mieux vaut tard que jamais) sortir en femme.
Quelle excitation ! Quelle délice de voir que çà marche, que l'on passe presque inaperçue !
On m'appelle Madame, je prends les transports, je frĂ©quente les cabines d'essayage dans les magasins, et je vais mĂȘme me faire faire les ongles !
Le rĂȘve devenu rĂ©alitĂ© avec Jennifer
Une rencontre au sommet de la féminité
Et aprÚs avoir beaucoup fouillé sur le net, YouTube, me voici en contact avec Jennifer.
Elle va réaliser un fantasme qui était le mien depuis au moins 40 ans : me faire pomponner par une pro, avec qui partager un moment parfaitement féminin.
Je ressentais le besoin de me perfectionner dans l'art du maquillage et, oui... je rĂȘvais de ce que j'ai vĂ©cu avec Jennifer.
Heureusement, les photos sont lĂ pour prouver que ce n'Ă©tait pas un joli rĂȘve rose. Je l'ai vraiment vĂ©cu.
Une bienveillance et un professionnalisme hors norme.
Arrivée en version mùle, je suis sortie de son atelier résolument féminine, et c'est parti pour une séance de shopping à Val d'Europe !
Totalement fondue dans la masse, un vrai délice. Je rentre chez moi telle quelle et je dßne avec ma chérie entre filles.
Une vie en équilibre
Mon but est dĂ©sormais de multiplier autant que possible les sorties fĂ©minines, mon prochain rĂȘve est une sĂ©ance de shopping et un resto entre filles.
Je pense que ce sera possible bientÎt avec ma copine qui m'a donné le déclic pour les sorties, mais je reste ouverte à d'autres occasions.
En fait, je vois ma vie comme une balance.
Dans un plateau, ma féminité toujours plus exigeante.
Dans l'autre, ma famille que j'aime et que je ne veux pas bouleverser.
Et pour finir, l'idĂ©e d'ĂȘtre hybride, d'avoir "un pied" dans chaque genre ne me dĂ©plait pas.
Et puis... de tout cĆur, merci Maman !
VoilĂ , Ă bientĂŽt !
Ălodie
đ Conclusion par Jennifer â TransbeautĂ©
Merci de tout cĆur Ălodie pour ta confiance, ton authenticitĂ©, et ton Ă©lĂ©gance de cĆur.
Ton tĂ©moignage nous rappelle quâil nâest jamais trop tard pour sâĂ©couter, pour oser, pour devenir soi.
Ă vous qui lisez ces lignes⊠peut-ĂȘtre que quelque chose rĂ©sonne en vous ?
Un frisson, une envie, une étincelle ?
Sachez que vous nâĂȘtes pas seul·e.
Et que parfois, il suffit dâun premier pas, dâun regard bienveillant, dâun moment partagé⊠pour changer le cours dâune vie.
đ· Si le cĆur vous en dit, je vous accueille chez TransbeautĂ©.
Ensemble, avec douceur, on fait briller la lumiÚre que vous portez déjà .
Jennifer










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Bonjour Ă toutes,
Quelques commentaires que je qualifierais de complémentaires.
Ă propos de transition de genre, lorsque la « case chirurgie « est Ă©voquĂ©e, je crois comprendre quâil est fait allusion Ă une chirurgie de rĂ©assignation sexuelle. Si elle fait partie des outils possibles, il est possible de rĂ©aliser une transition de genre sans pour autant pratiquer une chirurgie de rĂ©assignation. Le cas Ă©chĂ©ant elle est possible selon deux modalitĂ©s : la vulvoplastie ou la vaginoplastie. La premiĂšre nâest pas incompatible avec une vie de couple qui pourrait se poursuivre un peu diffĂ©remment. La seconde non plus mais elle sous-tend plutĂŽt des relations futures avec la gente mascuine. Pas facile mais possible pour la premiĂšre solution. Je suis dâaccord sur la difficultĂ© dâacceptation par la conjointe.
La transition de genre nâest pas nĂ©cessairement chirurgicale mĂȘme si elle peut ĂȘtre mĂ©dicale dans lâhypothĂšse oĂč lâon choisi une hormonothĂ©rapie seulement. Et mĂȘme en matiĂšre de chirurgie des interventions dâoptimisation, disons le ainsi, au niveau du visage peuvent apporter de grandes satisfactions. Bref la palette est large selon lâendroit oĂč lâon place le curseur.
à propos de la vie en équilibre.
DĂ©cider une transition nâest pas contradictoire avec le fait dâaimer sa famille. A mon avis ce nâest pas lâun ou lâautre. Et encore moins lâun contre lâautre. Au delĂ je conçois parfaitement le bouleversement que cela implique. La difficultĂ© qui en dĂ©coule est considĂ©rable. Une notion me semble essentielle Ă prendre en compte: celle de nĂ©cessitĂ©. Elle est prĂ©sente ou pas. Câest personnel Ă©videmment.
Avoir un pied dans chaque genre, ce que jâappelle aussi lâentre deux, relĂšve aussi dâun ressenti trĂšs individuel. Dans mon expĂ©rience ce fut insupportable. Au point de perturber mon travail dâorthophonie en rendant sa progression difficile. Jâen ai tirĂ© les consĂ©quences. Cela ne vaut que pour moi mĂȘme si dâautres personnes ont sans doute rencontrĂ© des situations semblables.
Pour poursuivre son chemin il y a des soirĂ©es, voir les articles de Jennifer sur le sujet, qui permettent dâexister sans pour autant entamer une transition. La trĂšs grande majoritĂ© des participantes sont dâailleurs des personnes qui ne feront jamais de transition. Les compagnes sont par ailleurs parfaitement admises par exemple au dĂźner de Charly.
Bonjour Claude, je te remercie car tu interviens toujours en prenant le temps de partager ton histoire et tes conseils . Câest trĂšs gentil de ta part .
Jennifer .
Anne-Marie