Vous sentez-vous coupable de vous travestir ou d’être transgenre ?

Photographie de l'exposition : " Rethinking identity
 » When i was a boy » par Katrien de Blauwer .
Exposition  » Rethinking identity » jusqu’en juillet 2023. Gallery 51

Vous sentez vous coupable de vous travestir ou d’être transgenre ? Malheureusement, beaucoup de « mes clientes » me laissent entendre que oui.

C’est le dernier témoignage ( Tina : j’aimerais juste pouvoir être une jolie femme ) publié sur le blog qui motive ce billet. Il me semble que nombre d’entre vous, mes chères, peuvent être concernées par cette question…

Honte et culpabilité

Si vous sentez que vous devez mentir ou tromper votre entourage pour garder votre côté féminin caché, je peux comprendre le conflit intérieur et les dissensions que cela vous procurent : honte, culpabilité en premier lieu…sans parler du reste.

Mais soyons clairs : il n’y a rien de mal à se travestir ou à être transgenre.

Nous vivons dans un monde avec des rôles de genre très définis.

D’ailleurs, et au passage, on s’aperçoit que malheureusement, ces rôles sont encore plus rigides pour les hommes. Quant à la garde robe on n’aborde même pas le sujet (Qui va être à l’aise au bureau quand le thermomètre va grimper ?)

C’est OK pour les femmes d’exprimer leur masculinité en s’habillant comme des garçons manqués ou en agissant avec force et assurance. Mais si un gars a l’air ou agit comme une femme, il est étiqueté comme bizarre, faible ou gay.

Les temps changent

Le message sous-jacent est que c’est bien d’être masculin (même si vous êtes une femme), mais la féminité est quelque chose dont il faudrait avoir honte ?.
Pourquoi donc ?

La société évolue lentement, mais le moment est venu de rejeter ces messages obsolètes, hérités pour la plupart d’autres temps.

Je pense qu’Iggy Pop a dit le mieux:
« Je n’ai pas honte de m’habiller comme une femme parce que je ne pense pas que ce soit honteux d’être une femme. »

Il n’y a pas de honte non plus à changer de sexe pour correspondre à qui vous êtes à l’intérieur !
J’aimerais bien lire VOS réflexions sur ce sujet…

Luttez vous contre la culpabilité ou est-ce un non problème pour vous ? Si vous avez surmonté des sentiments de culpabilité, comment avez-vous fait ?. Votre témoignage pourrait aider plusieurs d’entre vous !

Partagez dans les commentaires votre expérience sur le sujet et dites nous si vous culpabilisez ou si vous vivez votre meilleure vie !

A suivre..

Jennifer

22 thoughts on “Vous sentez-vous coupable de vous travestir ou d’être transgenre ?

      • Bonjour à toutes

        Pour ma part c’est plus de la peur que de la honte , je me sens pour le moment incapable de sortir en femme et pourtant je me sens tellement bien quand je suis au féminin et de plus sa me semble naturel et je n’oublierai jamais ce sentiment de bien être la première fois que je me suis vu dans la glace j’avais vraiment le sentiment d’être moi.

        J’aurais tellement aimé naître fille mais malheureusement ce n’est pas le cas et de plus j’ai un physique tipiquement masculin ce qui ne simpifie pas les choses pour mon passing dans le but de réussir un jour ma première sortie

        Bises à toute 😘

        Alexandra

  • La pression sociale étant très forte dans le domaine de l’affirmation du genre pour les garçons au sein de notre société patriarcale, honte et culpabilité collent comme le sparadrap du capitaine Haddock.
    Par ailleurs les violences faites aux transgenres principalement femmes rajoutent un immense sentiment d’insécurité bien supérieur à celui des femmes cis.
    Faute d’un très puissant désir de révolte beaucoup ne franchissent jamais ĺe pas pour affirmer leur moi profond et vivent dans la souffrance qui peut pousser certains à un acte irréparable parfois inexplicable pour l’entourage.
    Pour ma part c’est mon insoumission qui m’a permis de quitter le carcan oppressant des stéréotypes de genre.
    J’appelle de mes vœux tous les progressistes qu’iels soient hommes, femmes, trans, non binaires à la lutte contre la dictature patriarcale pour une démocratisation de l’expression du genre.
    Les promesses de tolérance de nos élites ne doivent pas se limiter aux simples mots.

  • Mon contexte:
    femme en devenir, mariée, 2 enfants
    Et j’ai coché pas mal de cases dans les normes de cette société dans laquelle j’évolue et dont j’accepte les contraintes et les bien faits . (Je n’ai pas dit que j’étais d’accord …. Mais cela est un autre débat)
    Cadre, maison, enfants épanouis, part en vacances quand cela est possible, une vie sociale, activités

    Mon sentiment :
    Oui j’éprouve de la honte, envers moi même. Je suis entrain de rompre mon contrat morale sur ce que je me suis engagé (au masculin) à être, à représenter, à symboliser (image paternelle). Mon contrat marital , lui va se dissoudre bientôt car je ne suis plus l’homme que j’étais, le mari qui a dit oui et qui à promis. Mon épouse ne souhaite pas vivre avec une autre épouse, et son LIBRE choix. Donc comme dans toute chose que je ne réussis pas, je suis honteuse, de pas avoir fait le nécessaire, de pas avoir répondu à ce qu’ON attendait de moi.

    Mes actions:
    Je suis suivie (aidée) par un duo de choc mes Psy préférées. Ne vous y trompez pas. Elles sont bien veillantes et savent m’accompagner. Elles peuvent me malmener dans mes certitudes pour m’aider à m’affirmer.
    Un mot que je retiens de la séance d’hier et que j’ai repris suite au visionnage de l’émission sur M6, c’est celui du psychologue dont j’ai mangé le nom 😋: SE DECONSTRUIRE.
    Et il faut se pardonner, s’accepter, et vivre pour soi avant de vivre pour les autres.

    Mon chemin continue….

    Remarque ( non méchante)
    A la lecture de ce texte, j’ai été marquée par cette phrase qui, quand on la lit posément ne porte pas du tout à confusion, cependant, le fait de mettre au même niveau les mots « bizarre », »faible »,et »gay »….cela m’a interpellé.
    Voilà ma contribution
    Bises à vous 💋S.❤️

  • Dès mon plus jeune âge, j’ai porté un grand intérêt à la lingerie féminine. Lors d’essayages en cachette, c’est vrai que je ressentais un peu de culpabilité, mais aujourd’hui, à 53 ans, je ne ressens que du plaisir à me féminiser davantage, Au quotidien, je prends soin de mon corps et mon allure, et même si je porte des vêtements masculins (dessous féminins cependant ), je me sens femme à l’intérieur et j’aime ça !
    J’assume de plus en plus ma féminité, et pour se sentir féminine, rien de tel qu’un parfum…
    Alive d’Hugo Boss actuellement.
    Bonne journée à toutes !

  • Je ne crois pas avoir jamais éprouvé un sentiment de honte ou de culpabilité.
    En revanche, de la peur, oui, j’en ai ressenti. Bien que pour moi, quand j’étais au placard, c’était une libération de devenir moi, le soir ou le WE. J’étais déjà divorcé et vivait seule quand ma transidentité m’est revenue en pleine tête (une à 2 décennie de déni). Aussi Lorsque mes enfants venaient, je cachais tout. Juste par peur, peur qu’ils parlent et que cela me porte préjudice au niveau de la garde. J’avais tout le temps peur, peur du regard de l’autre, du jugement (bel héritage familial et parental). En avançant, la souffrance devenait de plus en plus forte. Les soulagement des premiers temps, se muaient en souffrance, j’avais besoin de plus, d’être moi. Mais j’avais toujours peur. La peur d’un CO pro, de tout perdre en étant rejetée, forcée à démissionner par mon employeur. La peur des conséquences, ne plus pouvoir payer mon crédit immobilier, perdre mon toit, perdre les droits de visites de mes enfants.
    Je me suis ouverte progressivement, par les réseaux sociaux, je me suis faite des relations. Ces relations ont été des chaperons qui m’ont accompagnée dans mes premières sorties en public. On se confronte au regard de l’autre. Il n’y en a pas. Les gens sont dans leur bulle et vivent leur vie. Ils ne s’occupent pas des personnes qu’ils croisent. CO auprès de mes enfants. Enfin le CO pro, qui s’est super bien passé et se passe super bien.
    J’ai mis presque 4 ans à vivre dans la peur, à souffrir, pour enfin avancer. Ma transition « officiel » a 1 an et 3 mois
    J’ai rencontré une majorité de personnes bienveillantes, des gens qui pour la majorité m’ont dit « Mais on s’en fout, ce qui compte c’est que tu sois heureuse. Sois toi, le regard des autres. ». J’ai mis mon temps, y suis allée à mon rythme, que de temps à tergiverser pour un accueil positif des gens.
    Le seul dommage collatéral, c’est ma mère et mes frères. Sinon, personne ne m’a rejetée.
    Si on est une personne gentille, bienveillante, qu’on n’est pas sur la défensive, en pensant que l’autre en face est transphobe ou va nous rejeter (l’attitude non verbal qu’on dégage compte beaucoup), la plupart du temps, ça se passe bien.
    Pour conclure, honte ou coupable, non, je n’ai jamais ressenti cela. J’ai plutôt ressenti une libération du bien être. Je suis moi, je comprends enfin qui je suis. Mais j’ai peur, ça me paralyse, malgré cette envie d’avancer.
    Si mon témoignage peu servir pour qu’une petite sœur ait un déclic et se lance, j’en serai ravie. Prenez votre temps, allez à votre rythme, lancez vous, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. La bienveillance et la gentillesse ouvrent beaucoup de portes.
    Bises à tou.te.s

    • Coucou Aurora,
      La peur bien entendu. Toutefois la honte est plus « globale ».
      Il me semble que la honte est un mélange d’émotions simples dont justement la peur mais aussi la colère, la tristesse mais aussi de sentiments : impuissance, rage retenue, désespoir triste, vide.

      Cela dit c’est une réalité à laquelle nous sommes sujettes et s’en départir est une épreuve à surmonter avec plus ou moins de brio !

      Amitiés

  • Bonjour Jennifer,

    je trouve que c’est vraiment dommage d’avoir honte !!
    Iggy pop à raison ! voici ma petite histoire : j’adore me travestir, je me sens féminin mais pas femme même si je préfèrerais ne plus avoir ces 2 trucs moches entre les jambes ! J’ai 56 ans, marié et me travesti en cachette depuis plus de 20 ans de manière irrégulière (surtout pour fréquenter des endroits…xx). Fana de talons, j’ai décidé d’imposer à mon entourage professionnel depuis env 20 ans des talons hauts. J’assume ma féminité et mes goûts sans prendre ombrage des quelques remarques ou sourires..

    Depuis le COVID j’ai 2 jours de télétravail ou je suis seul et là , j’en profite !!! …et toujours pas honte…mes voisins me voient en jupe, robes etc….Cette année j’ai franchi un pas au travail, je viens en collants, short simili et bottes ou boots à talons.

    Donc pour moi, pas de honte, par contre, pas envie « d’agresser » ma femme avec mes tenues dont elle connait l’existence et surtout je ne voudrais pas décevoir ma mère pour qui je suis le fils unique.

    Déjà avec ma femme, le couple est un peu « bancale » du fait aussi que j’aime le sexe avec les hommes mais avec ma mère, j’aurais trop peur de la rendre malheureuse à 80 ans !!!!! Voilà, merci pour cette rubrique.

    Yaya

  • Bonjour, même si le jugement change il change trop lentement à mon goût. Personnellement j’ai grandi avec 2 grand frère et un papa dit macho donc j’ai longtemps caché ma vraie vie.Depuis 2ans ma famille le sait, mes belle, sœurs m’aident à m’assumer, mais blocage total de me faire belle devant ma famille qui pourtant a ma surprise m’ont accepté toute suite. Pourquoi car un sentiment de honte qui prend le dessus car peur d’être juger, peur de plein choses et pourtant ils m’ont promis qu’ils me jugeraient pas et dehors mon grand rêve vivre en Lilly et pourtant la impossible car peur de me faire agresser d’être reconnue de perdre mon travail. Pourtant ont fait rien de mal.pour ma part je suis une femme dans le mauvais corps et j’aimerais exploser tous mes blocages sortir aller au boulot sans être juger. Pour finir un site comme Transbeauté je trouve ça super car ça va aider plein de femmes comme nous à s’ assumer😊

  • Coucou Jennifer
    La culpabilité c’est au début toute gamine à l’adolescence dans mes premiers pas d’un genre qui n’est pas celui celui dont la société me categorise.
    L’expérience et la découverte que nous ne sommes pas seules grâce aux réseaux sociaux ou des personnes bienveillantes comme toi 😉 nous font réaliser que nous sommes différentes tout au plus
    Alors loin de moi la culpabilité , j’en tire même aujourd’hui une certaine fiertée de m’assumer dans mon vrai genre celui de femme !

    • Bonjour Pascale ,
      Je te félicite vraiment! Il me semble on ne devrait pas culpabiliser d’être juste nous même.
      À bientôt .
      Jennifer

  • Témoignages touchants intéressants humains beaucoup de souffrance aussi.moi pour ma part je découvre que je suis attiré par le fait de me travestir après une période vraiment de rejet de dégoût de déni j’accepte doucement l’ idée et oui a présent une envie folle de réaliser une transformation complète voir comment je me sens assumer ma féminité complètement. Un long travail aujourd’hui j’ ai acheté mes premiers collants ma première paire de bas .évidemment je les ai enfilé et woooooooo je me sentais si bien. Beaucoup de sensations corporelles et mentales. Un déluge de sensations folles.demain c est décidé je m’ achete mon 1er string ou tanga 🤭🤭🤭. Franchement j’ adore .maintenant j’,aimerai etre féminiser totalement quelques heures maquillée en jupe ou mini jupe être ultra sexy. Merci de m’ avoir lu et prenez soin de vous toutes. Je vous embrasse

    • Bonjour,
      Je vous félicite , pas à pas on arrive à trouver son équilibre . Je serai ravie de vous recevoir pour vous accompagner sur ce chemin vers votre féminité .n’hésitez pas à m’appeler pour en discuter .
      Jennifer .

      • Merci Jennifer de votre réponse et oui je serai ravi d’accepter votre proposition. Je suis dans une phase de réflexion mais tellement tenté par une expérience de féminisation j’ avoue. Un vrai trouble m’envahit mais un trouble agréable. Merci énormément de votre proposition. Je suis à deux doigts de craquer et de me laisser aller. 🤗🤗🤗

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