Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir Lucille pour une journée complète dans mon studio climatisé, un espace cocon pensé pour vous💄.
Lucille était impatiente. Après 40 ans de retenue, elle a décidé de se faire plaisir.
Tout est carré : train, taxi, Airbnb réservés ( j ai des adresses si vous voulez), et même une trousse de maquillage ultra complète, composée après avoir épluché mes vidéos YouTube et mes articles !.
Elle connaissait déjà tout de moi… sans me connaître ! C’est dire à quel point le travail fait en amont – les témoignages, les textes, les images – l’a touchée et mise en confiance.
Lucille a aussi acheté quelques tenues mais doute de ses choix. Quand elle est apparue avec l’une d’elles, je l’ai tout de suite félicitée : c’était chic, bien vu, très elle.
Côté coiffure, après une dizaine d’essayages de perruques, nous avons eu un double coup de cœur.
Puis nous avons partagé un déjeuner dans un lieu en pleine nature que j’adore, à la fois élégant et gourmand. C’est toujours un moment fort, intime, où l’on échange en profondeur.
L’après-midi a été un vrai festival de shopping et de rires : vêtements, lunettes, accessoires, tout y est passé – et tout ce qu’elle m’avait demandé a été coché.
Lucille, c’est une personne au grand cœur, gentille, drôle, touchante. Elle m’a dit qu’elle allait témoigner. Elle l’a fait, juste en repartant de Paris. Voici son histoire.

Qui es-tu, Lucille ? Présentation personnelle
Bonjour Jennifer, et toutes celles et ceux qui liront ce témoignage, écrit depuis la gare de Lyon en attendant mon train pour repartir chez moi après une journée éblouissante (dans tous les sens du terme).
Je me nomme Lucille depuis le 10 avril 2025 et j’ai 56 ans : célibataire, hétérosexuel (divorcé depuis 2005 après avoir vécu en couple durant 15 ans). J’ai une fille de 29 ans qui est autonome, avec qui je m’entends très bien et que j’aime par-dessus tout. Je travaille dans l’administration en tant qu’ingénieur et je réside à Marseille depuis septembre 2019, sachant que je vais déménager à Bayonne début mai.
Quand as-tu ressenti pour la première fois l’envie d’être femme ?
J’ai cette envie de m’habiller en femme depuis la puberté. Vers l’âge de 11-12 ans, à l’occasion d’une communion, mes parents nous avaient acheté à moi et à mon frère (d’un an et demi de plus que moi) un costume. Le pantalon en tergal piquait. Ma mère m’a donné un de ses collants (clin d’œil à Élodie) et ça a provoqué mon premier plaisir érotique et un bien-être très fort.

Une envie ponctuelle ou permanente ?
Cette envie de me travestir m’a accompagnée toute ma vie : d’adolescent, de jeune homme, de mari et de père.
Après l’épisode du collant, j’ai profité d’être seule pour me vêtir avec les vêtements de ma mère et avec ceux que je cachais à la maison. Un jour, elle a trouvé, alors que j’avais 12 ans (j’étais en 5e), un de mes dessous, et j’ai eu très honte de moi.
Jusqu’à mes 56 ans, j’ai été confrontée à cette dualité entre envie et honte. J’ai racheté ponctuellement des vêtements féminins, des chaussures à talons, des dessous que je jetais ensuite. Mais ce désir fait partie de moi, à tel point qu’il a toujours été au centre de mes rêves érotiques nocturnes (donc non maîtrisés)
Qu’est-ce que cela te procure ?
Il s’agit d’abord d’un plaisir sensuel provoqué par le port d’un collant ou d’un bas, de lingerie, de talons, d’une robe… Je me sens bien habillée en femme. Ensuite, j’ai toujours trouvé les femmes belles : j’aime leur féminité, leur élégance. Ça m’a toujours donné envie de leur ressembler.

Ta première vraie expérience : quand as-tu franchi le pas ?
La première fois que je me suis travestie complètement (avec une perruque), c’était vers l’âge de 35 ans avec mon ex-femme. Ce ne fut pas une expérience concluante. Notre couple n’allait pas bien à cette époque, et nous avons divorcé peu de temps après. Je n’en garde pas un bon souvenir.
J’ai développé des troubles de la personnalité très jeune (anxiété sociale et difficultés à gérer mes émotions) qui m’ont conduite dans l’alcoolisme entre 35 et 55 ans. En 2020, lors de la sortie du Covid, j’ai consulté le service d’addictologie du professeur Lançon à Marseille.
Je suis suivie depuis lors par une psychologue géniale (Lorraine) avec qui j’ai travaillé notamment sur l’acceptation et l’affirmation de soi.
Le 3 novembre 2024, j’ai posé le verre. On a reparlé de l’épisode du collant avec Lorraine et ça m’a libérée.
Le début d’une libération
J’ai racheté de la lingerie, mais cette fois-ci j’ai accepté ce désir sans culpabilité, et je me suis dit que je ne voulais plus le vivre comme avant.
J’ai pris rendez-vous le 22 janvier 2025 dans une clinique esthétique située en face de chez moi pour une séance d’épilation laser des jambes : ce passage à l’acte m’a convaincue.
Le 26 février, je faisais une deuxième séance d’épilation, cette fois-ci de tout le corps sauf les bras et le visage. Le 2 avril, j’attaquais les bras, les oreilles et le nez durant ma troisième séance. Demain, je passe prendre rendez-vous pour la barbe (merci Jennifer et Julia pour vos conseils)

La rencontre avec Transbeauté
En naviguant sur Internet, j’ai découvert en janvier ou février derniers les sites de Jennifer et Transbeauté, son blog, sa chaîne YouTube, ses conseils et vos témoignages. Le 18 mars, je lui écrivais pour lui demander des informations.
Le 21 mars, je prenais rendez-vous pour le 10 avril, pour une journée complète : cours de maquillage, essayage de perruques, séances photo, déjeuner à l’extérieur et shopping.Puis le 29 mars, je me suis fait percer les deux oreilles.
Le 10 avril : une journée décisive
Le 10 avril, je me travestissais pour la seconde fois de ma vie. Ce jour la, je réalisais un rêve vieux de plus de 45 ans. J’ai vécu ce rêve aujourd’hui et je n’en reviens toujours pas.
D’ailleurs, ce n’est plus un rêve : c’est, grâce à Jennifer, un accomplissement, car je sais qui je suis en partie. Un homme qui aime être Lucille, car je la trouve plutôt cool, comme je l’espérais, avec ses qualités et ses défauts, ses manières un peu gauches encore (je me barbouille les doigts de nourriture, n’est-ce pas Jennifer ?).
Le 10 avril, je me suis montrée aux autres, j’ai fait les boutiques avec Jennifer. J’ai adoré dévaliser Mango à l’issue de la séance d’essayage, j’ai adoré m’assumer, exprimer qui je suis. Je repars avec des étoiles plein les yeux : c’était mieux que Disneyland !

As-tu des craintes ? Des appréhensions vis-à-vis de ton entourage ?
Tu l’auras compris, j’ai cheminé ces dernières années pour me débarrasser de mes hontes et de ma culpabilité. J’ai annoncé à ma famille avoir commencé une épilation totale et avoir fait faire des piercings. Je vais voir ma fille à la fin du mois d’avril, et je lui dirai que j’aime me travestir. La boucle sera bouclée, et je serai libérée de ce poids.
Et maintenant ? Tes prochaines étapes ?
Les prochaines étapes consistent à sortir seule en fille, à finir le processus d’épilation. Ensuite, je vais poster des photos, essayer de lier des contacts pour sortir de mon isolement, et venir sur Paris participer à des soirées entre filles (enfin, j’aimerais bien).
Pourquoi avoir fait appel à Jennifer ?
J’ai fait appel à Jennifer pour plein de raisons :
- Elle propose un service de professionnelle : cours de maquillage, relooking, etc.
- Ses conseils, sa bienveillance, sa compréhension de ce que l’on vit, de ce dont on rêve, son expérience qu’elle partage avec nous… tout cela donne une énorme confiance.
Ce qu’elle m’a apporté : ce dont j’avais besoin, découvrir Lucille.

Une anecdote à partager ? Comment t’es-tu sentie après la séance ?
Ce que je retiens : la bonne humeur, l’intensité des émotions. Ce qui était annoncé était bien là, au rendez-vous.
La journée est passée à la vitesse de la lumière, mais j’en ai pleinement profité. Comme chez Disney : ça passe vite, mais on garde le sourire après avoir quitté Chevry-Cossigny, parce que la magie continue à faire son effet.
Ce qui m’a marquée également, c’est la chose suivante : j’étais venue avec l’idée d’essayer plein de jupes, et je suis repartie avec plein de pantalons, sans avoir essayé une seule jupe.
Je recherche d’ailleurs désespérément un pantalon rouge vif en taille 40 et une combinaison rouge en taille XL de chez Mango qui sont en rupture de stock.
En fait, la féminité, ce n’est pas un stéréotype consistant à porter une jupe et des talons. C’est aussi porter un jean avec un perfecto 😊
C’est ça qui est génial, d’être une fille : pouvoir porter plein de tenues différentes.
Au final...
Je me sens libérée d’un poids lié à l’appréhension de cette journée et de ce qui allait m’apparaître dans le miroir une fois maquillée. Et je ne suis pas déçue, bien au contraire.
J’écris ce témoignage juste après notre rendez-vous. Je mets des mots sur mes émotions, qui accompagneront les photos prises durant cette journée.
Merci Jennifer. D’ailleurs, je ne sais pas te dire autre chose que merci, mais mille fois merci.

Le mot de la fin par Jennifer
Lucille ne souhaite pas faire de transition médicale. Elle aime sa vie d’homme, mais elle veut être au top dans sa vie de femme, en tant que travestie. Et c’est précisément ce que cette journée lui a permis : s’autoriser à exister pleinement dans sa féminité, avec élégance, confiance, et fierté.
Ce témoignage est précieux, une nouvelle fois, car il rappelle que l’expression féminine n’a pas besoin d’être absolue ou radicale pour être profonde et bouleversante. Il n’y a pas de « bonne » façon de vivre sa féminité : certaines veulent tout transformer, d’autres veulent savourer des instants choisis, se reconnecter à elles-mêmes dans un cadre bienveillant.
Lucille a trouvé ce cadre. Un espace pensé dans les moindres détails :
– un studio climatisé, accueillant, discret,
– des lieux choisis avec soin pour le maquillage, le shopping, le repas,
– une ambiance propice à la confiance, à l’intimité, et à la joie d’oser.
Chaque Cliente💄 y vit sa propre aventure, qu’elle soit travestie, en questionnement, ou simplement en quête de réconciliation avec elle-même.
Et toi ? Si tu sens cet appel, ce frisson, cette envie enfouie ou très claire…
🩷 Viens vivre cette journée unique.
Un moment à toi. Un moment pour toi.
Ce moment que tu n’oublieras jamais.
Jennifer
📍 Infos et réservations sur mon site : transbeaute.fr
L’album de Lucille






















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Très beau témoignage.Effectivement,passer cap de la honte est un énorme pas en avant afin de s’accepter et de profiter entièrement de ces moments de féminité.
Un jour je viendrai voir Jennifer moi aussi,un jour…
Bonne continuation Lucille.
Emily.
Bonjour,
Je voudrais tenter de rassurer un peu, si possible. La honte n’est pas une fatalité. On peut ne pas avoir honte. On peut appréhender bien sûr de se montrer, de sortir. C’est assez normal. Personnellement je n’ai jamais eu honte. Bien sûr j’ai eu des appréhensions à chaque pas supplémentaire dans ma transition. Étant pleinement moi, épanouie, c’est un sentiment de plénitude sans mélange qui domine, sans arrière pensée qui viendrait ternir mon ressenti. Cela peut aussi s’acquérir avec le temps et les expériences accumulées.
Par ailleurs, je jean et le perfecto n’excluent pas les talons. C’est effectivement un grand bonheur de pouvoir profiter des infinies variations qu’offre la mode féminine , au sens le plus général. Si j’aime porter des standards, voire des stéréotypes (c’est parfois très utile), des incontournables, je sais aussi les adapter. Bref m’amuser et profiter de ma vie de femme, transgenre certes, mais femme.
Ton témoignage est magnifique et très émouvant. Tu as su dépasser tes doutes, tes peurs et le poids du regard des autres pour vivre pleinement cette expérience. Et plus encore, tu as réussi à surmonter toutes ces années de formatage qui voulaient te faire croire que tu devais forcément être un homme. Je suis profondément admirative de ton courage et de l’authenticité qui se dégage de toi. J’espère un jour être aussi forte que toi et franchir ces étapes avec la même détermination. Merci d’avoir partagé ce moment précieux, il est une véritable inspiration.