Alliés en Action : Soutenir les Personnes Transgenres et Travesties

Voici un selfie capturant un moment créatif chez Transbeauté. Jennifer, notre talentueuse maquilleuse aux cheveux blonds, s'accroupit devant un grand miroir, un smartphone en main, arborant un grand sourire. Vêtue d'un pull noir et d'un jean déchiré, elle capture cette image mémorable. Derrière elle, Vanessa, une personne radieuse et travestie par Jennifer, se tient debout avec confiance. Elle porte une perruque blonde soignée et un maquillage professionnel parfaitement appliqué, soulignant ses yeux et ses lèvres rouges. Son manteau rose avec un col en fourrure et une ceinture nouée à la taille s'accorde élégamment avec ses bottes hautes en daim beige. Ensemble, dans l'ambiance accueillante du salon de beauté, elles illustrent la transformation et le style personnalisé que Transbeauté offre à ses clients

Grâce à l’univers chaleureux de Transbeauté , je fais toujours de belles rencontres. 

Cette fois ci  j’ai rencontré Luc et Vanessa, une alliance de courage et de découverte de soi.

Luc, un guide, navigue à côté de celles et ceux qui, comme Vanessa, explorent leur identité profonde. 

Après vous avoir livré le témoignage de Vanessa, il était temps de laisser Luc se raconter . Son récit est une plongée dans un accompagnement plein de cœur et de détermination. 

Venez découvrir cette aventure humaine, à travers les yeux de Luc.

Rencontre et Motivation : Le Début d'un Parcours Partagé

Luc, pourrais-tu nous partager comment tu as rencontré Vanessa et ce qui t’a motivé à l’accompagner dans son parcours ?

Mon intérêt pour les personnes transgenres remonte à plus de dix ans.

Une histoire de famille m’a permis de saisir toute la complexité de ce sujet, en particulier le rôle souvent obstructif de l’entourage (famille, amis, travail) d’une personne souhaitant changer d’identité.

Bien trop souvent, la famille pense d’abord à elle-même. Elle ne considère pas les besoins de la personne exprimant le désir de transition.

Cela m’a poussé à m’engager dans une association LGBT. Je suis devenu un membre actif. Avec le temps, pour diverses raisons, j’ai quitté cette association.

Nous avions discuté de la manière d’ouvrir la porte de l’association à ceux en quête de leur identité.

J’ai suggéré qu’au lieu d’attendre passivement, nous devrions activement les inviter à nous rejoindre en allant à leur rencontre.

Mon parcours a commencé par l’exploration du travestissement. Je me suis inscrit sur un site dédié. J’ai appris à décrypter les profils en souffrance à travers leurs descriptions ou les photos qu’ils partageaient.

Ce processus est devenu ma principale méthode pour nouer des contacts après de longs échanges en ligne. Cela m’a mené à l’établissement de la confiance, puis à l’échange d’emails, de numéros de téléphone, et parfois à des rencontres en personne.

Ce processus est toujours long.  Même lorsqu’un rendez-vous est fixé, le désistement de dernière minute reste une possibilité – un phénomène que tu connais sûrement bien…non ?

La rencontre avec Vanessa s’est déroulée selon ce modèle. Elle a nécessité beaucoup de dialogue et de patience. Cela me permettant de mieux comprendre son histoire, ses désirs, ses peurs et la souffrance liée au fait d’être née dans le « mauvais corps ».

Les Défis de l'Accompagnement : Patience et... Persévérance

En tant qu’accompagnant, quel est le plus grand défi que tu as rencontré dans le soutien à Vanessa, et comment l’as-tu surmonté ?

Rencontrer Vanessa et l’accompagner s’est inscrit dans une démarche bien précise. Un dialogue constant et beaucoup de patience pour vraiment a été nécessaire comprendre son histoire, ses désirs, ses peurs et la souffrance liée au fait d’être née dans un corps qui ne reflétait pas son identité.

Une phrase en particulier de Vanessa a été le déclencheur de mon engagement à l’aider : « C’est facile d’être X puisque c’est un rôle que je joue depuis que je suis toute petite. »

Le défi majeur a été de commencer une conversation avec elle, étant donné son refus initial catégorique de tout contact masculin, exprimé par son « Pas d’hommes, pas d’hommes, etc… »

J’aime les défis. Cela m’a poussé à me demander ce qui se cachait derrière cette fermeture.

Vanessa aime les femmes et aspire à être perçue et respectée en tant que femme. Par des échanges prudents et attentifs, j’ai progressivement appris à l’apprivoiser, à l’image d’un négociateur dans une situation délicate.

Chaque mot échangé a été pesé. J’ai trouvé ainsi ceux qui nous rapprochaient.

Vanessa m’a confié posséder une impressionnante collection de chaussures à talons, qu’elle chérit et porte chaque soir après le travail. Cela a révélé les clés pour dépasser son initial « Pas d’hommes. »

Comment gères-tu les moments où Vanessa traverse des périodes particulièrement difficiles ? Y a-t-il des principes ou des pratiques spécifiques que tu suis pour offrir ton soutien ?

Répondre à cette question est complexe, car je ne vis pas au quotidien avec elle.

Pour Vanessa, sa première avec Transbeauté a été un véritable électrochoc. La révélation de se voir maquillée par toi a marqué une pause hors du temps.

Cependant passé ces 48h, son retour à la réalité a été difficile, malgré mes avertissements.

Confrontée à d’importants problèmes professionnels, dont j’ignorais l’ampleur, elle m’a envoyé un message indiquant son besoin de prendre du recul et de se reposer.

Je me suis senti coupable de l’avoir conduite à cette expérience. J’étais démuni sur la façon de l’assister à distance.

Heureusement, l’intervention du milieu médical a été déterminante pour elle durant cette période éprouvante. 

Je reste convaincu de sa fragilité, comme celle de nombreuses autres.

Après plusieurs mois de communication sporadique, elle a exprimé le désir de te revoir en ma compagnie, témoignant ainsi de l’importance de notre accompagnement dans son parcours.

Leçons Apprises et Messages pour les Alliés

Qu’as-tu appris sur toi-même à travers ton expérience d’accompagnement de Vanessa et d’autres personnes ?

Cette expérience a renforcé ma conviction que notre société, souvent égoïste, a un besoin criant d’humanité et d’empathie. Mes différentes carrières, notamment la première qui s’opposait à ces valeurs, m’ont mené vers un désir de rééquilibrer ma vie.

Vanessa, comme beaucoup d’autres, m’a enseigné que la souffrance de naître dans “le mauvais corps » n’est pas une fatalité mais une erreur de parcours.

Et derrière chaque personne, il y a une lutte solitaire pour affronter de nombreux défis, avant, pendant et après une transition.

Heureusement, je constate que la société française évolue progressivement vers une meilleure compréhension et acceptation. Cependant il reste encore du chemin à parcourir.

Quel message aimerais-tu transmettre à ceux qui peuvent être dans la position d'accompagner un proche à travers un parcours similaire à celui de Vanessa ?

À ceux qui se trouvent dans la position d’accompagner un proche à travers son parcours de transition, je voudrais dire : la patience et l’écoute sont essentielles.

La rencontre avec des professionnels empathiques, comme toi Jennifer, qui réalisent avec beaucoup de soin le travail sur leur visage, leur permet de se voir comme ils le souhaitent vraiment, transformant un rêve en réalité.

En ce qui concerne l’habillement, mon conseil est de viser à se fondre dans le quotidien sans trop s’appuyer sur les stéréotypes de féminité.
Beaucoup ressentent le besoin d’en faire trop. Il s’agit de trouver un équilibre qui reflète véritablement leur identité.

Rares sont ceux qui ont la chance d’être accompagnés par un partenaire pendant leur transition. Mais il est important de rappeler que, famille, amis ou collègues, la personne reste celle que vous avez toujours aimée et appréciée.

Vous la verrez probablement avec un sourire encore plus radieux, car elle aura enfin la possibilité de vivre authentiquement.

Mihai Eminescu a magnifiquement résumé cette pensée : « La vie est un bien perdu pour celui qui ne l’a pas vécu comme il l’aurait voulu. »

En somme, je suis un homme ordinaire qui a vécu une vie extraordinaire en participant à ces parcours uniques et profondément humains.

Devenez des alliés

Dans le témoignage vibrant de Luc, on découvre la complexité et la beauté de l’accompagnement des personnes en transition et des travestis, illustrant leur voyage courageux vers leur authenticité. 

Luc, par sa générosité et son engagement, se révèle être un allié précieux, éclairant un chemin parmi d’autres vers l’acceptation de soi.

 Cette histoire fait écho à l’engagement de Transbeauté, où, en tant que Jennifer, je m’investis avec passion pour offrir soutien et espace sécurisé à la communauté trans et travestie.

Bien que mon rôle inclut une dimension professionnelle, il est animé par une profonde empathie et une volonté d’apporter un changement positif.

Partager le parcours de Luc met en lumière l’importance d’un soutien empathique, reflétant notre dévouement à encourager une société plus inclusive et bienveillante pour tous.

Et vous , connaissez vous un allié dont vous nous parlerez en commentaire ? 

 

Jennifer 

ps: on en profite pour retrouver Vanessa en séance dans l’album photo 

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4 thoughts on “Alliés en Action : Soutenir les Personnes Transgenres et Travesties

  • Bonjour à toutes et à tous.

     » J’ai appris à décrypter les profils en souffrance à travers leurs descriptions ou les photos qu’ils partageaient.
    Ce processus est devenu ma principale méthode pour nouer des contacts après de longs échanges en ligne. Cela m’a mené à l’établissement de la confiance, puis à l’échange d’emails, de numéros de téléphone, et parfois à des rencontres en personne.  »

    je suis très gênée par vos méthodes plutôt intrusives, manifestement conduites avec insistance. Ces personnes ne vous demandent rien. Vous n’avez pas à vous immiscer dans leur vie.

    D’une façon générale je vous serais reconnaissante de ne pas généraliser comme vous le faite de façon très abusive à de multiples reprises.

    Claude.

  • Bonjour

    Je tiens à préciser que je me considère généralement comme un allié, mais il y a des moments où je me sens perplexe, et c’est le cas actuellement. Les articles de Luc et Vanessa m’interpellent. Je m’explique. Vanessa s’identifie comme femme, ce qui est son droit le plus strict. Luc, quant à lui, se voit comme un allié et s’efforce d' »aider » Vanessa. Cela ressemble typiquement à l’ami qui pense bien faire.

    La manière dont Luc aborde Vanessa me pose problème. Je rejoins le commentaire de Claude. De plus, la façon dont Luc représente Vanessa semble réductrice, voire caricatural. Ce n’est pas tant l’expression de soi qui est en cause, chacun étant libre de ses choix, mais plutôt cette tendance à présenter une version exagérée de la féminité. Cela semble plus être une projection masculine qu’une véritable représentation des femmes que nous rencontrons tous les jours. Je me demande si Vanessa et Luc sont vraiment représentatifs de ce qu’ils prétendent être

    Il est également important de noter que la stigmatisation des personnes transgenres est en net hausse, souvent utilisée à des fins politiques. Ce phénomène peut sembler facile à comprendre pour ceux qui cherchent des réponses simples ( en plus ça détourne l attention des vraies problèmes écon,omiques mais ça c est une autre histoire)

    Cependant, prétendre être transgenre tout en adoptant des stéréotypes extrêmes ne contribue pas nécessairement à faire avancer votre cause. Vous allez énerver encore plus les terfs. Comme le disait Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient. » La distinction entre « ressembler à une femme » et « être une femme » mérite d’être clarifiée, d’autant plus que certaines femmes biologiques peinent à y arriver.

    En conclusion, il y a un grand écart entre les véritables difficultés rencontrées et les stéréotypes véhiculés. Il est crucial de réfléchir à l’impact de vos actions et de vos paroles.

    • A propos de être et ressembler à, je signale livre de Julia De Funès, philosophe, « Le siècle des égarés ». Si je n’en partage pas toutes positions, qui me paraissent parfois peu claires, j’en trouve la lecture intéressante sur ce sujet précis.
      La tyrannie du genre de Marie Duru Bela est au moins aussi intéressant bien que ardu dans ces derniers chapitres.

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