Ce que j’observe souvent au studio c’est ce duo indissociable : la technique et l’envie.
L’une ne va jamais sans l’autre. La technique s’apprend, elle se répète, elle se muscle séance après séance.
Mais l’envie… l’envie, elle, ne s’enseigne pas. C’est elle qui crée le déclic. Ce déclic qui pousse à franchir la porte du studio, à prendre des notes, à recommencer chez soi, à essayer encore..et encore
Quand Rose est venue pour la première fois, elle ne savait pas encore faire. Mais elle avait envie. Une envie discrète, timide, mais bien réelle.
Deux ans plus tard, ce sont ses gestes qui ont gagné en assurance… et son envie qui a pris toute la place. Et le résultat est magnifique
Je me souviens de la première venue de Rose au studio. Cette séance a réveillé chez elle une envie réelle d’apprendre et d’avancer.
Son témoignage montre comment, après ce premier pas, elle a laissé la répétition installer la technique et l’envie prendre le relais.
Je t’invite à découvrir son parcours. Il illustre parfaitement comment une 1er séance peut parfois approfondir une trajectoire. »
Expérience au Studio Transbeauté
Rose : «
Avant de venir te voir la 1ère fois, je ne savais pas du tout me maquiller. Avant, en regardant des vidéos sur internet, ça me paraissait inaccessible.
J’étais perdue dans toutes les étapes et les produits. Au cours de la 1ère séance tu m’as fourni les clés pour que je puisse me maquiller seule à la maison.
Désormais à chaque fois que je me maquille, je reprends les notes de notre 1ère séance et je suis les étapes pas à pas.
Le maquillage m’apporte la confiance en soi. Maquillée, je me sens féminine.
Lorsque je me regarde dans le miroir, je ne me vois plus comme un homme mais comme une femme. Cette confiance en moi en tant que femme, me donne le courage de sortir à l’extérieur.
Maintenant lorsque je sors en extérieur maquillée, j’assume d’être une femme et d’être féminine. Je pense que ça aide beaucoup pour mon passing.
Un moment magique pour exprimer sa féminité
Lorsque je suis maquillée, j’oublie que je suis un homme. Et je me sens totalement femme. C’est un peu un moment magique où j’oublie tout le reste. Une vraie déconnexion.
Lors de cette 2ème séance, j’ai oublié toute ma masculinité et j’ai exprimé pleinement ma féminité. Je pense que tu l’as remarquée également.
Un secret bien gardé
Étant célibataire et vivant seule, je suis assez libre de faire ce que je veux. Cette liberté, c’est le bon côté d’être célibataire.
Par rapport à ma famille et mes amis, mon travestissement est toujours un secret.
Personne de ma famille, de mes amis, ou du travail n’est au courant. Je n’en ressens pas le besoin qu’ils soient au courant.
Que ce soit lorsque je suis avec ma famille, mes amis ou au travail, je suis concentrée sur le moment présent et sur ce que je fais. Dans ces moments, je ne me pose pas la question si je suis masculin ou féminin.
Imaginons qu’un jour ce ne soit plus un secret, comme mes amis sont quasiment tous des hommes et que je travaille dans un milieu assez masculin, je préférerais me présenter devant eux en tant qu’homme. Je serais plus à l’aise.
Mais lorsque je suis seule, je nourris ma féminité. J’essaye de mettre en place une routine beauté pour prendre soin de mon corps et de mon visage. Pour me laver j’utilise désormais que des gels douches parfumés. Je dors uniquement en pyjamas féminins. C’est un équilibre que j’essaye de trouver.
Par contre ce qui m’embête c’est que j’ai vraiment peur que mon entourage découvre ma féminité. Ça me stresse beaucoup. Par exemple, lorsque j’invite des amis chez moi, j’ai toujours peur qu’ils tombent sur mes affaires féminines (que j’aurais oublié de ranger ou qu’ils ouvrent un placard). Du coup je n’arrive pas vraiment à être détendue lorsque j’ai des invités.
Deux années de transformation
Cela fait 2 ans depuis la 1ère fois que je suis venue te voir. Et comme tu l’as remarquée j’ai pas mal évolué dans ma féminité.
Quelques mois après être venue te voir la 1ère fois, mon envie de féminité est devenue très importante.
J’étais très perturbée et je me posais la question si ce n’était pas malsain. Et si je ne devais pas me concentrer sur ma vie d’homme en essayant d’oublier mon envie de féminité. J’ai donc décidé de commencer une thérapie avec une psychologue pour essayer d’y voir plus clair (que je continue encore). Je suis passée par plein de questionnements. Je me suis même demandée à un moment si je suis transgenre et si je veux commencer une transition. Une fois j’ai participé à un groupe de parole sur la transidentité. Et je dois avouer qu’une fois sur place je ne me suis pas sentie concernée. Et je me suis dit, en fait je fais ça pour m’amuser moi. Ça m’a permis d’avancer.
Aujourd’hui, je ne considère plus mon travestissement comme quelque chose de malsain. J’ai accepté que j’ai une partie féminine en moi. Sans pour autant être transgenre et avoir envie de faire une transition. Et que ce n’est pas parce que je suis un homme que je n’ai pas le droit d’être féminine comme les femmes. Et que je ne fais rien de mal.
Donc j’ai décidé d’essayer d’explorer ma féminité et d’être à l’écoute de mes envies. Je vais régulièrement chez l’esthéticienne pour des épilations, des beautés des pieds avec pose de vernis et des soins du visage. Je me suis laissée pousser les cheveux pour pouvoir me coiffer de manière féminine sans perruque lorsque je me travestis. Je sors maintenant habillée en femme et maquillée pour aller chez ma psy, chez l’esthéticienne, au coiffeur ou m’acheter des vêtements. J’achète désormais mes vêtements en boutique pour les essayer. Récemment j’ai même acheté de la lingerie dans une boutique de lingerie.
J’ai en projet cette année de commencer le heels dance pour encore plus exprimer et assumer ma féminité.
Un parcours en douceur
Je ne suis pas sûre d’être de bons conseils parce que moi-même j’ai toujours des doutes et je ne suis pas sûre de ce que je fais. Je me pose toujours la question si toute cette recherche de féminité que je fais, ce n’est pas un peu ridicule.
Je ne sais pas. En tout cas j’en ai envie. Si j’essaye de freiner cette envie, je reste frustrée.
Je préfère essayer d’explorer plutôt que de rester frustrée en ne faisant que fantasmer. C’est mieux pour mon moral je trouve.
Pour l’exploration, j’y vais doucement et je procède par étapes. Si j’ai envie de faire quelque chose et que je ne m’y sens pas prête de suite, j’essaye de voir les étapes intermédiaires pour arriver à l’objectif progressivement.
Par exemple, moi ça me faisait rêver d’être en institut de beauté et de me faire vernir les ongles. Ce que j’ai fait, j’ai choisi un institut dans lequel ils font des épilations homme. J’ai commencé par venir en homme pour des épilations (mais il m’a fallu une bonne dose de courage pour y entrer la 1ère fois). Au fur et à mesure des séances, je m’habillais de plus en plus efféminé, mais toujours en homme. Comme j’étais devenue une cliente régulière, j’ai osé demander si je pouvais essayer les manucures et les beautés des pieds.
Désormais je vais chez l’esthéticienne totalement en femme et je me fais faire régulièrement des beautés des pieds avec vernis semi-permanent.
Autre conseil pour les instituts de beauté, certains instituts indiquent sur Google et Treatwell qu’ils sont LGBT friendly. Dans ces cas-là j’y vais en femme directement. Je me dis qu’ici c’est une safe place.
Conclusion – La technique te guide, l’envie te porte
Ce que j’aime dans le parcours de Rose, c’est qu’il montre exactement ce que je vois chaque semaine au studio : ce n’est pas la technique qui transforme une personne. C’est son envie. La technique, elle se travaille. Elle se répète. Elle se renforce. Mais l’envie… c’est elle qui ouvre la porte.
Et si toi aussi tu sens cette envie, même toute petite, même fragile, mais que tu ne sais pas encore comment t’y prendre, sache que je peux t’aider à transformer ce désir en gestes concrets. Si tu as peur de mal faire, si tu ne sais pas par où commencer, si tu veux apprendre à ton rythme et sans jugement, viens au studio. On travaillera ensemble. Pas à pas. En douceur.
Parce qu’avec un peu de technique et beaucoup d’envie, tu peux aller bien plus loin que tu ne l’imagines.
Enfin ,souviens toi encore : une féminisation, réussie,n’est jamais une question de talent : c’est une question d’élan. Et cet élan, je suis là pour l’accompagner.
Jennifer
le premier témoignage de rose ici : https://transbeaute.fr/rose-les-joies-et-les-peurs-du-travestissement/
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Sans aucun doute le meilleur blog sur le travestissement par les conseils et l approche bienveillante que vous avez. C’est tellement exaqct ce qui est dit mais c est teellement cela que c en est troublant!
Très beau témoignage. Très belle photo. . Juste magnifique . Je voudrais juste revenir sur le terme féminisation. Je comprends cette envie de passer le mieux possible. Mais certaines ont plus de chances que d’autres. Alors n’oublions pas que le sentiment féminin est en nous. Que certaines femmes se maquillent peu et portent des pantalons. Soyons juste nous même. Et soyons fières de l’être. N’ayons pas peur de l’être. Passons au-delà du regard de l’autre. Nous sommes une communauté. Je vous embrasse. Marie.