Claude à l’Opéra : une ode à la féminité et à l’élégance

Claude, vous l’avez découverte précédemment avec son magnifique témoignage lors de sa venue chez Transbeauté.

Claude en séance chez Transbeauté
Claude en séance chez Transbeauté

Femme transgenre, Claude ne boude cependant pas son plaisir de vivre pleinement sa féminité en toute liberté et avec fluidité.

Après avoir suivi Claude et ses sorties dans les bars et restaurants « chics parisiens », voici son dernier.. Opus !

Elle nous emmène dans un lieu, où, déjà, sans même parler de transidentité, s’y rendre nous semble audacieux : l’Opéra de Paris

Claude : « Je ne m’interdis rien en tant que femme. Transgenre certes, mais femme ».

« Depuis longtemps j’aime la musique classique et l’opéra. J’ai été longtemps abonnée, selon les années, à l’Opéra ou encore à l’orchestre de Paris. Après une pause, j’ai décidé de reprendre ces bonnes habitudes avec des amis historiques (depuis 45 ans).

Sortir avec moi ne leur pose pas de problème. Nous prenons donc des abonnements notamment à l’Opéra de Paris.


Dans la vie sociale des transgenres je pense que la pluralité est essentielle à notre équilibre. J’aime la communauté transgenre mais je ne veux absolument pas m’y enfermer.

Une vie normale, où la transidentité n’est plus en soi un sujet, passe par la construction, le maintien d’une vie sociale « normale », je dirai presque ordinaire. Selon les goûts et préférences de chacune.

Les miennes passent par la Philharmonie de Paris, le Palais Garnier et l’opéra Bastille.

Si vous vous posez la question, oui vous pouvez y aller. Il y a longtemps que les codes vestimentaires sont abolis dans ces endroits. Les tenues jean – basket y sont fréquentes.

J’en suis heureuse pour une pratique de la vie musicale plus ouverte, plus diversifiée et dans le même temps c’est aussi se priver, selon moi, d’occasions d’exprimer une féminité certes un peu normée mais qui peut nous faire très plaisir.


Vous ne croiserez pas de somptueuses robes longues lors d’une soirée à l’Opéra. Il y a longtemps que cette pratique a disparu. Même pour les soirées de gala, une robe de cocktail ou un tailleur, seront tout à fait adaptés.


Le choix de votre tenue va être décisif. Je le dis souvent : « Savoir s’habiller c’est aussi tenir compte du contexte ».

Le contexte c’est plusieurs choses. Le lieu, l’événement, la saison, l’architecture parfois. Le rouge et les dorures du Palais Garnier ce n’est pas la même chose que l’architecture moderne de l’Opéra Bastille.

On peu s’habiller différemment lors des périodes de fêtes de fin d’année ou au printemps.

Pour illustration, une tenue portée à l’Opéra bastille pour une représentation en fin d’après-midi au printemps : la vingtaine de paires d’yeux posés sur moi, en bas de l’escalier, n’est pas étrangère à mon sourire !

Femme transgenre en tailleur rose sur les marches de l'Opera Bastille
Sur les marches de l’Opéra Bastille

Vous ne croiserez pas beaucoup d’élégantes mais rien ne vous empêche de tenter cette expérience et de faire partie des quelques élégantes de la soirée.

C’est une expérience délicieuse que je recommande.

A condition d’être sûre de soi, de s’assumer pleinement, cela vous fera gagner en confiance. Le but n’est pas de vivre cette soirée dans la gêne ni l’inquiétude.
Alors il faut vous attendre à être regardée par les hommes bien sûr mais aussi par les femmes, beaucoup par les femmes.

L’interprétation des regards masculins est assez simple, assez binaire. C’est beaucoup plus complexe et varié chez les femmes. Le déchiffrement de ces regards reste très spéculatif bien sûr, mais vous pouvez vous en amuser. Envie, jalousie, dédain, admiration, acquiescement, concurrence, tout existe.

A plusieurs reprises j’ai reçu des compliments spontanés. Une voisine de fauteuil m’a déclaré : « Madame, j’adore votre veste ». Inutile de vous dire que l’on ne boude pas son plaisir. Et bien sûr on remercie.

L’entracte est un moment de choix.

Tout le monde se retrouve dans les grands espaces prévus pour cela. On pourra en profiter pour une coupe de champagne. Ce sera le moment de cultiver votre maintient, votre gestuelle.

Tenez vous droite, les épaules légèrement en arrière. Si vous marchez faite de petits pas, surtout en talons hauts. En talons hauts on est une princesse et les princesses ne courent pas après l’autobus. Pas de gestes brusques. Si vous n’avez pas de maîtrise vocale, ne parlez pas fort. Restez souriante.

C’est le moment de vive à plein votre féminité, d’en être convaincue. Votre passing ne s’en portera que mieux.

Un 22 décembre au Palais GARNIER

Il peut arriver, et la chose m’est arrivée, que l’on s’intéresse à vous. Lors d’un entracte l’ami qui m’accompagnait me l’a fait remarquer : « je crois que l’on parle de toi ». Un jeune couple avait de fréquents regards dans ma direction. Rien de malveillant dans ces regards mais manifestement des interrogations. A l’époque ne je portais pas encore mes cheveux. Vous pouvez choisir à un moment d’intercepter un de ces regards et le soutenir avec le sourire.

Si vous êtes sûre de vous la personne en face abandonnera très vite.

Le choix des chaussures et un passage chez Jennifer

Un conseil enfin, même si je n’aime pas en donner, pour les talons hauts, choisissez des chaussures que vous connaissez, que vous avez plutôt l’habitude de porter. Et surtout un modèle que vous êtes capable d’ôter très discrètement au début de l’acte et de remettre tout aussi facilement lors des applaudissements. On peut penser qu’une heure, ou plus, assise en talons hauts ne pose pas de difficulté. Il n’en est rien. La cambrure est fatigante même au repos. Ainsi vous profiterez confortablement, sereinement du spectacle.

Et enfin, si vous voulez être au top, un petit passage chez Jennifer avant la représentation !

Ce n’est pas vous qui êtes sur scène mais vous êtes quand même, dans les premiers temps surtout, un peu en représentation »

Jennifer :

Une nouvelle fois Claude, un immense merci.

Claude nous confirme définitivement, tout comme je le vis avec celles que j’accompagne, qu’aucun lieu ne saurait vous résister au prétexte que vous soyez transgenre ou travesti.

Bien entendu à la condition de respecter 2 éléments clefs. La confiance en soi est le moteur principal, elle vient du cœur. Seconde condition, retenez la maxime de Claude : savoir s’habiller c’est tenir compte du contexte. Cette fois ci c’est la tête qui dirige.

La confiance en vous fait défaut ? Vous ne savez pas comment vous habiller ?

Bonne nouvelle mes chères, les 2 s’acquierent.

Et si nous prenions rendez-vous pour vous le prouver ?


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8 thoughts on “Claude à l’Opéra : une ode à la féminité et à l’élégance

  • Wouahou !!!! La grande classe !!!! Bravo Claude

    Pour les talons, c’est vrai qu’il s’agit sans doute d’une difficulté pas assez prise en compte par beaucoup de femmes ou trans. « grenouiller » chez soi en talons, c’est plutôt facile, passer la journée au bureau à marcher dans les couloirs, à monter et descendre des escaliers, ou dans les pentes des parkings sous-terrains…c’est déjà moins évident et le plus dur, c’est à mon sens dans la rue, les trottoirs avec un revêtement irrégulier et tous les pièges avec les risques de chute ou de torsion des chevilles…Parce qu’on n’est pas toutes des princesses comme toi Claude !!!! YaYa

  • Superbe !
     Vu de Dijon, ces escapades dans les lieux chics parisiens semblent bien inaccessibles…🥲
    Bravo pour le choix des tenues, j’ai une question concernant la silhouette dans la robe rouge : la forme de vos hanches est-elle naturelle ?👏

    • Merci Olivia.
      En ce qui concerne ma robe et mes hanches, mon amie Glawdys a supprimé des plis disgracieux pour une forme régulière. Je ne porte pas de culotte avec rembourrage et la photo n’a pas été redessiné. Être transgenre c’est aussi accepter le corps qui va avec.
      Claude.

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